The Grand Budapest Hotel

Publié le 1 avril 2023 à 13:52

Les tribulations de M. Gustave, concierge d'un hôtel et de son protégé durant l'entre deux guerres où l'Europe est en plein bouleversement.

 

De Wes Anderson

Avec : Ralph Fiennes, Tony Revolori, Saoirse Ronan, ...

 

Une peinture animée

 

The Grand Budapest Hotel est un mille-feuille d’histoires racontées. La mise en abyme sans cesse renouvelée nous entraîne, à travers les narrateurs et les époques, à la rencontre de Monsieur Gustave et de sa “vieille ruine ravissante”. 

 

L’entrée dans la fiction se fait tout en douceur, par l’intermédiaire d’un livre et d’une jeune fille anonyme - l’incarnation du spectateur. Soudain, les mots se métamorphosent en images, des images aux couleurs magnifiques. Elles offrent, à travers un filtre rosé, une atmosphère chaude et bon enfant - à l’image de l’hôtel et de Monsieur Gustave. Cette ambiance enfantine nous rappelle l’esthétique du conte, tout comme les régulières interventions des deux narrateurs. C’est un conte d’enfant avec une histoire d’adulte, qui nous ouvre les portes d’un monde auquel on réussit très facilement à croire, notamment grâce à la musique, légère mais très présente. 

 

Wes Anderson apporte une attention toute particulière à son esthétique. La propreté des images, leur symétrie, les sons mis en musique : c’est une véritable mise en scène, presque une pièce de théâtre qui se sert des outils cinématographiques pour s’épanouir. Les mouvements (de caméra, des acteurs, de montage) sont d’une telle précision que l’ensemble forme une chorégraphie dynamique, enjouée, entraînante. 

 

La chorégraphie et l’esthétique du film participent à la conception d’un conte, qui par définition est donc illusoire : “Je crois que son monde avait disparu bien avant qu’il n’y fasse son entrée. Mais je dirai qu’il a su entretenir l’illusion avec une grâce merveilleuse.” Car oui, le réalisateur tout comme le personnage de Monsieur Gustave réussissent le pari “d'entretenir l’illusion” et l’on ressort du film tout comme la jeune fille anonyme referme son livre : enchanté.

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