Depuis quelques années, avec l'influence permanente et croissante des écrans, des réseaux sociaux, des films, séries et autres, lire est devenu secondaire. C'est quelques chose que je regrette car petite, je ne lisais pas, je dévorais des livres. Ils ont été ma première passion, et je crois qu'au fond ils restent la plus grande. Je trouve que la lecture peut être aussi divertissante que nécessaire et enrichissante. Elle suscite l'imagination et apporte aussi une certaine connaissance, du monde, de l'autre, de soi surtout. J'y reviens petit à petit, et j'ai choisi de vous partager les lectures qui m'ont accompagnée tout au long de l'été. J'en ai déjà parlé sur mon compte Instagram, vous trouverez donc ici les avis déjà publiés, ainsi qu'un petit ajout : aujourd'hui, alors que j'écris cet article, que me reste-t-il de ces voyages livresques ?
- Le Soleil et ses fleurs, Rupi Kaur, traduction de Sabine Rolland
- Une mémoire d'éléphant, Agatha Christie
- Le Secret des Deverill, Santa Montefiore, traduction de Dominique Haas et Stéphanie Leigniel
- L'île des femmes de la mer, Lisa See
- Et l'amour aussi, Marie Docher
Le Soleil et ses fleurs : poésie sur un bout de plage
Une poésie toute en finesse et en simplicité qui retrace tout un parcours hautement féminin et intime. "Le Soleil et ses fleurs", ce sont des mots qui délient le silence, un amour qui soigne une destruction, une génération qui salue toutes les autres, une enfant devenue jeune femme qui rend hommage à ses parents et à ses origines. Au rythme de ses "fleurs", de leur mort et de leur renaissance, Rupi Kaur mélange les références, les adresses et les thématiques pour dessiner un chemin de vie. C'est un très joli coup de coeur, qu'il me tarde de relire, et de découvrir peut-être la version originelle, dans la langue de l'autrice. Traduction de Sabine Rolland.
Le Soleil et ses fleurs reste encore aujourd'hui la lecture qui m'a le plus marqué cet été. Pas tant pour l'histoire que racontent les bouleversants poèmes de Rupi Kaur, que pour le contexte dans lequel je les ai lus. L'endroit, les personnes qui vous entourent, beaucoup de facteurs peuvent jouer sur l'appréhension d'une œuvre. Ce qui me reste donc, c'est l'émotion profonde que me procurait cette poésie mêlée à la chaleur du soleil qui tapait mon dos sur une plage de l'Île de Ré ; c'est la compassion qui me poussait à enchaîner les pages et le souvenir de la personne qui lisait à côté de moi. C'est aussi ma première lecture de l'été, que j'ai vécu comme un début d'aventure dans ma reconquête de mon moi enfant qui dévorait les livres. Étrange comme cela sonne, et pourtant c'est vrai :)
Une mémoire d'éléphant : l'adrénaline de l'enquête
Deux enquêteurs pour le prix d'un ; entre faits, commérages et souvenirs ; passé, présent et avenir ; le tout saupoudré d'amours entrelacées : "Une mémoire d'éléphant" maîtrise ses indices et ses enjeux pour un dénouement aussi élégant qu'Hercule Poirot l'est dans son arrogance. Agatha Christie ménage le suspens pour permettre - peut-être - à ses lecteurices de découvrir la vérité en même temps que le plus célèbre des Belges moustachus. Serez-vous prêt.e à relever le défi ?
Hercule Poirot, ce farceur aux grandes idées ! Je lui ai trouvé dans cette enquête-ci un côté parfois très agaçant, qui pourtant fait tout son charme. Il s'agit de ma troisième aventure de la célèbre autrice, et c'est la troisième fois que je prends une dose d'adrénaline joyeusement bienvenue, jusqu'à l'épilogue final, la révélation satisfaisante. Un plaisir de lecture !
Le Secret des Deverill : la saga d'été
J'aurais voulu ne jamais quitter l'Irlande. Il y a des histoires comme ça où je repousse sans cesse le dénouement, tant je sais qu'il me sera difficile de m'extirper de leurs univers. Le Secret des Deverill fait partie de ces histoires. Captivante, attachante, et d'une densité digne des plus grandes sagas - Filles d'Irlande promet d'ailleurs d'être de celles-là. Grâce à une écriture visuelle et quasi cinématographique, Santa Montefiore et ses traducteur.ices Dominique Haas et Stéphanie Leigniel, nous transportent dans un imaginaire chargé de sensations et d'émotions. Le récit, sous le prisme d'un regard féminin ET féministe, dépeint deux trames intrinsèquement liées : celle d'une époque soumise à des remises en question profondes, et celle du passage de l'enfance à l'âge adulte d'une panoplie de personnages hauts en couleurs. Et au cœur des changements et des conflits, il y a l'Irlande, immuable et mystérieuse, son folklore, ses fées et ses fantômes. Terre de tous les enjeux, passés comme futurs.
J'ai déjà énormément parlé de ce roman qui ne s'éteint pas dans mes souvenirs. Un article entier est disponible ci-dessous hihi :) Si je ne devais revenir que sur un élément marquant, je crois que ce serait la fin, son rebondissement, son retour à la magie... Mais je n'en dirai pas plus ! En tout cas Les Héritières des Deverill (le tome 2) est déjà sur ma liste au Père Noël...
L'île des femmes de la mer : un témoignage
Énorme coup de coeur aussi déchirant que touchant, L'île des femmes de la mer m'a fait découvrir toute une culture à travers la vie fictive d'une haenyeo, une plongeuse en apnée chargée de récolter les fruits de la mer pour nourrir sa famille, sur l'île coréenne de Jeju. Grâce à ses recherches très fournies, l'autrice Lisa See rend hommage à une profession quasi disparue, et à toute une population oubliée par le gouvernement coréen, ravagée par les conséquences de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. C'est à la fois un témoignage historique, un récit de femmes, et une histoire de familles, d'amitié, d'amour. On ne sort pas indemnes de ce récit double où passé et présent finissent par se rejoindre pour mieux raconter, pardonner et avancer.
Il me reste de ce voyage profondément dépaysant le souvenir d'une femme résiliente, courageuse, entêtée parfois, surtout au regard de la jeune femme que je suis. L'histoire de ces femmes de la mer est d'autant plus frappante qu'elle est bien sûr ancrée dans son époque, une époque qui, comme chez nous, n'a pas très envie de voir tout ce qu'elle a connu disparaître.
Il reste aussi des images fortes, une violence insoutenable, le déchirement inévitable qui en résulte.
Et plus forte que tout le reste, une sororité qui m'émeut et me donne envie de me battre avec ces femmes.
Et l'amour aussi : instant sororité
C'est une lecture qui m'aura accompagnée tout au long de mon été. De témoignages en témoignages, de photos d'amoureuses en photos de célibataires badasses, Marie Docher prend le temps de nous emmener à la rencontre de très nombreuses femmes, aussi différentes les unes des autres, tant dans leur personnalité que dans leur manière d'aborder le couple. "Et l'amour aussi" est un véritable éloge, tout en humilité et en douceur, aux lesbiennes, aux femmes, et à toutes les personnes queers. Avec comme point de départ les débats violents du mariage pour toustes, c'est aussi un récit sur la réception de ce passage de l'histoire et ses conséquences qui résonnent encore aujourd'hui. Un livre aussi touchant que nécessaire
Et voici la lecture qui achève mon été. Je crois que je n'avais pas envie de quitter toutes femmes - ça m'arrive souvent de ne pas vouloir refermer un livre. Je n'ai pas l'habitude de lire des témoignages, et je trouve ce recueil parfait pour une première fois. Plein de couleurs, d'images, d'anecdotes intimistes : Marie Docher a su parfaitement aborder chacune de ses interlocutrices. Je le redis encore : Et l'amour aussi est un témoignage de luttes passées et encore si présentes. Il me paraît important, peut-être nécessaire, de se tourner vers ce genre d’œuvres pour s'informer, apprendre à connaître l'autre mais aussi les enjeux qui touchent de très nombreuses personnes. C'est beau, enrichissant, inspirant, c'est beaucoup de choses puisque c'est un peu de chacune des femmes à qui Marie Docher (re)donne la parole.
Et voilà ! Vivement mes prochaines lectures :)
Lisez, c'est bon pour l'imagination :)
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